Vladyslav Popovytch

Avr 16 2024

Vladyslav Popovytch

Date de l’enlèvement: 02 mars 2022

Lieu de l’enlèvement: Bucha, région de Kiev

Le 2 mars 2022, Vladyslav Popovych, âgé de 29 ans, a quitté la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, pour se rendre dans le village voisin de Myrotske. La femme de son père était dans la voiture avec lui. Ils transportaient ensemble de la nourriture pour la grand-mère de Vladyslav. Au moment du trajet, ni Vladyslav ni sa belle-mère ne savaient que le village était déjà occupé et que les maisons civiles avaient été occupées par les militaires russes, y compris par des tireurs d’élite qui tiraient sur les voitures. Sur le barrage reliant les deux parties du village, un tireur a heurté la voiture de Popovytch. Suite à ce coup, Vladyslav a été blessé à la jambe et la femme a été blessée à la mâchoire. La belle-mère dit qu’elle et Vlad sont sortis de la voiture en courant, mais qu’ils se sont perdus en partant dans des directions différentes.

La mère de Vladyslav, Tetiana Popovytch, a réussi à reconstituer les événements des deux jours suivants. Des habitants lui ont dit qu’ils avaient vu Vladyslav couvert de boue et et saignant. Ils l’ont aidé à se laver, ont bandé sa jambe et lui ont donné des béquilles. Le 5 mars, il est parti à la recherche d’un véhicule d’évacuation utilisé pour transporter des civils de l’occupation vers le territoire contrôlé par l’Ukraine. Par la suite, personne n’a plus entendu parler de lui.

Les militaires revenus de captivité à la suite de l’échange ont déclaré qu’au printemps 2022, ils ont entendu le nom et le prénom de Vladyslav Popovytch dans le centre de détention de Koursk, en Russie. Plus tard, Tetiana a reçu une courte lettre de Vladyslav, cette lettre a été transmise par les canaux du CICR. Elle ne contenait que quelques mots : Vladyslav était vivant et nourri. Aucune autre information n’est disponible à son sujet.

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Oleksij Halevyč

Avr 16 2024

Oleksij Halevyč

Datum zmizení: 2. dubna 2022

Místo zmizení: Doněcká oblast

 

Před začátkem rozsáhlé ruské invaze žil Oleksij Halevyč se svou ženou a synem v Doněcké oblasti. Šestatřicetiletý muž pracoval jako hlídač nákladu na železnici. Jeho rodnou vesnici obsadilo Rusko 26. února 2022 – dva dny poté, co zahájilo plnohodnotnou válku. Oleksij a jeho rodina chtěli okamžitě opustit okupované území, ale jelikož neměli žádné informace o bezpečných evakuačních trasách, neodvážili se odejít. Muž má za sebou vojenskou službu z let 2019 až 2020. Poté už neměl s armádou nic společného. Dne 2. dubna 2022 začali Rusové unášet lidi, kteří kdysi vojákovali. Přišli i do Oleksije. Odvedli ho do místní školy, podrobili výslechu a pak mu zalepili páskou ruce, na hlavu mu dali pytel a odvezli ho do Novoazovska, dalšího okupovaného města v Doněcké oblasti. Podle Oleksijovy sestry Halyny bylo v té době ve vesnici uneseno 50 civilistů.

Zhruba měsíc rodina o Oleksijově osudu nic nevěděla. Nakonec se díky příbuzným jiných vězňů dozvěděli, že Halevyč by mohl být v trestanecké kolonii č. 120 v Olenivce u Doněcka. Rodiče vězně, kteří také zůstali v okupaci, se vydali do Olenivky a předali synovi balíčky. O týden později jim však bylo oznámeno, že Oleksij byl odvezen. Jak se později dozvěděli, byl odvezen do doněckého vězeňského zařízení.

O několik měsíců později byl Halevyč převezen do Kalininské trestanecké kolonie ve městě Horlivka v Doněcké oblasti. Během doby, kdy byl v zajetí, od něj rodiče obdrželi několik dopisů. Dozvěděli se, že civilní rukojmí včetně jejich syna jsou v Horlivce drženi odděleně od vojenského personálu. Každé ráno zajatci zpívají ruskou hymnu. V kolonii je velmi špatná situace s pitnou vodou, která je odebírána z rybníka, a vězni mají problémy se zažíváním.

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Oleksandr Yarovyy

Avr 16 2024

Oleksandr Yarovyy

Date de l’enlèvement : le 2 mars 2022

Lieu de l’enlèvement: Le village de Kozarovytchi de la région de Kiev

 

Des colonnes de troupes russes sont entrées dans le village de Kozarovytchi du district de Vychgorod, dans la matinée du 26 février. Lorsque la guerre a éclaté, Nadiya Yarova, une habitante de la région, se trouvait dans sa maison avec son mari Mykola. Son petit-fils Oleksandr vivait à proximité et travaillait dans une quincaillerie à Dymer, non loin de Kozarovytchi.

« Il a dû retirer les marchandises de la quincaillerie, comme l’avait décidé le propriétaire. Il devait travailler ce jour-là, le 2 mars, mais dans la soirée il n’a pas répondu à mon appel et dans la matinée du 3 mars il n’était pas disponible. Ni dans la joutnée. Un voisin a dit que son véhicule de travail se trouvait quelque part dans le village. Je suis allé. Le voiture était la, les roues coupées. La maison de Sasha était en désordre, on aurait dit qu’ils étaient en train de la fouiller, mais il n’y avait personne », raconte Nadiya, la grand-mère d’Oleksandr Yarovyy qui a été enlevé.

Les voisins racontent que les Russes venaient et obligeaient les jeunes hommes à s’agenouiller et les conduisaient dans la cour les mains en l’air. Oleksandr figurait parmi les détenus.

« Je ne savais pas où il se trouvait depuis longtemps. Mi-mars, on m’a dit qu’un homme de la région était revenu de captivité et avait déclaré que Sasha était détenu à Dymer, dans la région de Kiev », raconte la grand-mère de Yarovyy. Selon elle, le 27 mars 2022, son petit-fils se trouvait déjà au centre de détention de Briansk, où un autre otage avait entendu parler de lui.

En août 2022, Nadiya Yarova a reçu une lettre de son petit-fils, datée du 14 avril. Il contenait que quelques mots: « Je suis vivant. En bonne santé”. Le Comité international de la Croix-Rouge a réussi à faire parvenir les lettres depuis le centre de détention russe.

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Oleksandr Babytch

Avr 16 2024

Oleksandr Babytch

Date de l’enlèvement : le 28 mars 2022

Lieu de l’enlèvement : la ville de Hola Prystan de la région de Kherson

Oleksandr Babytch — maire de la ville de Hola Prystan. Il a été enlevé par les Russes dans la matinée du 28 mars 2022. Une semaine auparavant, il avait renvoyé sa femme et ses deux filles loin de la zone d’occupation, tout en refusant catégoriquement de quitter la communauté. Depuis le début de la grande guerre, Babytch organisait des livraisons de nourriture en provenance des villes et villages voisins, distribuait de l’aide humanitaire et, le soir, avec les habitants motivés de Hola Prystan, patrouillait dans les rues pour lutter contre les pillards. A plusieurs reprises, des manifestations pro-ukrainiennes ont été organisées dans la ville, et Babych y a participé activement. En un peu plus d’un mois de vie sous occupation, le maire a reçu plusieurs menaces à son encontre. Les Russes lui ont lancé un ultimatum, le pressant de coopérer. Enfin, l’homme a été conduit sous escorte au bâtiment du conseil municipal, où il a eu une brève conversation avec un représentant du FSB à huis clos, à la suite de laquelle Babytch a été mis dans un minibus et emporté.

Viktor Marouniak, chef du village de Stara Zburiivka, qui a également été enlevé par des Russes en 2022, évoque les raisons possibles de cet enlèvement : « Babytch a une attitude patriotique. Cela fait longtemps que je le connais, il a toujours été actif à Hola Prystan et a été député du conseil municipal de Hola Prystan pendant plusieurs convocations. Il a participé au Maïdan de 2004 et au démantèlement du monument de Lénine. Après 2014, il a aidé l’armée. Chaque année, des fonds provenant du budget de la ville étaient alloués au soutien de l’armée, et un montant d’un demi-million d’UAH était prévu pour 2022 ».

Depuis plus de deux ans, le maire de Hola Prystan est incarcéré dans le centre de détention n° 2 de Simferopol, en Crimée occupée. Les Russes ne confirment pas officiellement sa détention, ne portent pas plainte et ne lui fournissent pas d’avocat.

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Serhiy Khrypun

Avr 15 2024

Serhiy Khrypun

Date de l’enlèvement : le 24 mars 2022

Lieu de l’enlèvement: le village de Nové de la région de Zaporizhzhia

Serhiy Khrypoun est un habitant de la ville d’Orikhiv, dans la région de Zaporizhzhia. Avant la grande guerre, il travaillait comme agent de sécurité dans une entreprise agricole située dans le village de Nové, à une demi-heure de route de chez lui. Le 22 février 2022, Serhiy s’y est rendu pour une semaine de travail, mais deux jours plus tard, le village était occupé. Les troupes russes ont pénétré dans l’entreprise agricole où Khrypoun travaillait, y ont installé un quartier général, une cuisine de campagne et un hôpital. En outre, on y cachait des matériels endommagés.

Serhiy voulait se rendre sur le territoire contrôlé par l’Ukraine, mais il n’avait pas de documents. Les Russes ne l’ont pas laissé passer sans passeport. Khrypoun et ses deux collègues sont donc restés dans l’entreprise.

Il restait toujours en contact avec ses proches, en leur téléphonant. Le 24 mars, sa fille Yulia a reçu des nouvelles de son père. Il a dit que les soldats ennemis étaient partis, mais il a de nouveau téléphoné quelques heures plus tard. Il a expliqué que deux camions KamAZ russes étaient arrivés sur son lieu de travail et a suggéré que l’armée russe voulait emporter des fournitures et du matériel.

Par la suite, il n’y a plus eu de contact avec Serhiy Khrypoun. Pendant deux jours, sa famille a tenté de savoir ce qui lui était arrivé. Finalement, la direction de l’entreprise a signalé que Khrypoun et deux autres travailleurs avaient été capturés par les occupants. Les caméras de vidéosurveillance ont enregistré les militaires en train de fouiller les locaux de l’entreprise, de mettre les trois hommes face contre terre, puis de les faire monter dans des voitures et de les emmener vers une destination inconnue.

Yulia n’a qu’une vague idée de ce qui s’est passé par la suite, d’après les récits d’autres prisonniers ukrainiens qui ont réussi à rentrer chez eux. Selon eux, les russes ont d’abord détenu des prisonniers à la ville de Tokmak, puis à la ville de Melitopol. Selon les prisonniers libérés, les conditions y étaient terribles, les prisonniers étaient battus et affamés. Ils ont ensuite été transférés dans une colonie à Olenivka, dans la région de Donetsk, et ensuite à Kursk, en Russie.

Yulia a appris que son père avait été torturé et que ses côtes avaient été brisées. Il n’a pas reçu de soins médicaux.

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Oleksandr Strogan

Déc 21 2023

Oleksandr Strogan

Date de disparition: le 11 août 2022

Lieu de disparition: la ville de Kherson

 

Oleksandr Strohan, un camionneur de 49 ans originaire de Tchornobaïvka, dans la région de Kherson, a été enlevé il y a plus d’un an, en août 2012. Au moment de l’invasion, l’homme se trouvait sur un parcours à l’étranger, mais lorsqu’il a appris que les troupes russes avaient envahi l’Ukraine, il est rentré chez lui. Le village de Tchornobaïvka occupé était une localité importante pour l’armée de la Fédération de Russie, il y a un aéroport. Les positions ennemies près de Tchornobaïvka étant fréquemment et précisément bombardées par les forces armées ukrainiennes, les occupants cherchaient des tireurs parmi les résidents locaux, menaient des perquisitions et détenaient des civils. Le 10 août, les militaires sont entrés dans la maison des Strohan et ont enlevé Olha, l’épouse d’Oleksandr Strohan. La femme a été emmenée dans un centre de détention temporaire à Kherson. Quand Oleksandr a découvert où Olha était détenue, il est allé la chercher, mais il a également été arrêté. Olha a été libérée peu après. Depuis lors, la femme est à la recherche de son mari. On sait qu’avant de se retirer de la rive droite de la région de Kherson en octobre 2022, les militaires russes ont emmené quelques civils avec eux. Oleksandr Strohan en faisait partie. Sa famille ne sait pas où il est actuellement détenu. L’homme souffre d’épilepsie et a besoin d’une surveillance médicale constante.

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Volodymyr Androsovytch

Déc 21 2023

Volodymyr Androsovytch

Date de disparition: le 12 avril 2022

Lieu de disparition: la ville de Marioupol de la région de Donetsk

 

Volodymyr Androsovytch, originaire du village d’Ulianivka, dans la région de Mykolaiv, a eu 62 ans lors de sa captivité en Russie. Il travaillait comme chauffeur d’autobus scolaire. Au début de l’invasion, il a reçu un appel du directeur de l’école lui demandant d’emmener les réfugiés en dehors de la ville de Bashtanka. À son arrivée, Volodymyr reçoit une nouvelle mission : transporter des soldats mobilisés à Marioupol, qui est déjà en proie à de violents combats.

Une fois l’homme entré dans la ville, les Russes ont clôturé l’encerclement. Il n’a pas pu sortir. Avec d’autres chauffeurs, il attendait le couloir humanitaire. Selon sa fille Liudmyla, son père voulait non seulement partir lui-même, mais aussi emmener dans son bus les civils qui restaient à Marioupol sous le feu des bombardements russes.

Les chauffeurs se cachaient à l’usine métallurgique Ilyich, que les russes couvraient également de feu. Volodymyr a essayé de rester en contact avec sa famille tout le temps. Sa fille Liudmyla raconte que le 4 avril 2022, son père l’a appelée pour la dernière fois.

La famille a appris par des vidéos propagandistes que Volodymyr Androsovytch avait été capturé. À la mi-avril, une interview a été diffusée à la télévision russe : Androsovych et plusieurs chauffeurs racontent comment ils se sont retrouvés à Marioupol. Liudmyla a vu d’autres vidéos propagandistes avec son père.  « Le dernier, où il a été filmé, est très douloureux à regarder – il a perdu beaucoup de poids. Avant ces événements, il pesait 90 kilos », explique sa fille.

Pendant la captivité, la famille n’a reçu aucun appel ni aucune lettre de Volodymyr. Ils savent seulement qu’au printemps 2022, il était à Olenivka, dans la région de Donetsk. En mai de la même année, il a été emmené vers une destination inconnue.

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Andrii Harasymenko

Nov 13 2023

Andrii Harasymenko

Date de disparition: le 25 mars 2022

Lieu de disparition: le village de Novooukraïnske de la région de Tchernihiv

Avant l’invasion russe, Andrii Harasymenko vivait avec sa femme Nataliia dans le village de Novooukraïnske, dans l’oblast de Tchernihiv, une région du nord de l’Ukraine limitrophe de la Russie. Le couple a élevé deux filles. Andrii travaillait comme agent de service du gaz, avait un ménage et du bétail.

Le 24 février, un convoi de chars russes a traversé Novooukraïnske, et la bataille pour Tchernihiv a commencé, avec des détonations d’obus à proximité. En mars, la famille a passé la plupart du temps dans la cave, à l’abri des bombardements.

Le 25 mars, des hommes en uniforme et armés de mitraillettes ont fait irruption dans le logement des Harasymenko. Sa femme Nataliia se souvient qu’il y avait tellement de soldats russes que c’était comme s’ils étaient venus arrêter un terroriste connu. Elle a remarqué des personnes portant des uniformes spécifiques, dont presque toutes portaient des cagoules.  » Probablement la police militaire ou le FSB « , estime Natalia. La famille a été interrogée pendant environ une heure. En même temps, les Russes ont fouillé la maison : ils ont pris des documents, des téléphones portables, une tablette, un système informatique, des clés USB, des lampes de poche et un routeur Wi-Fi.

Après la perquisition, le groupe a fait ses bagages et est parti. Ils ont emmené Harasymenko avec eux dans une VAB. Natalia a estimé qu’Andrii avait été emmené dans le village de Vyshneve, près de Novooukraïnske. La femme s’y est rendue à deux reprises pour essayer d’obtenir des informations sur le sort de son mari. Lors de sa deuxième visite, le 28 mars, un soldat russe lui a dit que les prisonniers avaient été conduits vers une destination inconnue.

Pendant près de deux mois, aucune nouvelle n’a été donnée sur le sort de la personne enlevée. La famille ne savait pas s’il était vivant. Pour l’identification, on a montré à Nataliia des photos de civils torturés par les Russes et retrouvés à Vyshneve. Son mari n’était pas parmi les victimes.

Enfin, il a été trouvé en Russie. Le témoin, qui est rentré chez lui dans le cadre de l’échange, a déclaré avoir vu Harasymenko dans le centre de détention de Koursk. “Il ne m’a pas tout dit, mais j’ai compris qu’Andrii avait été très battu. Il a demandé de signaler qu’il était vivant. C’était le 22 mai 2022”, se souvient Nataliia.

La famille a reçu la nouvelle suivante à la fin du mois de décembre 2022. Un homme est alors sorti dans le cadre de l’échange et a déclaré avoir vu Harasimenko dans la colonie pénitentiaire n° 1 de Toula, dans la ville de Donskoï. Au cours de l’été 2023, de nouvelles informations ont été communiquées par des proches d’autres prisonniers : Andrii a été transféré dans la colonie pénitentiaire « Polyana », en République de Mordovie.

Harasymenko souffre d’une maladie rénale et devait subir une opération d’extraction de calculs rénaux à la fin du mois de février 2022. Mais à cause du début de l’invasion, il n’a pas pu se rendre à l’hôpital de Tchernihiv. La famille ne sait pas s’il est soumis à un traitement dans les prisons russes.

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Ivan Hontchar

Nov 13 2023

Ivan Hontchar

Date de disparition: le 9 avril 2022

Lieu de la disparition : frontière avec la Russie près de la ville de Novoazovsk de la région de Donetsk.

Ivan Honchar, âgé de 24 ans, a connu le début de l’invasion russe à Marioupol, une ville située sur la côte de la mer d’Azov. Il y avait une entreprise prospère : il possédait un magasin de vêtements et de chaussures de marque.

Dès les premiers jours de la guerre, la Russie a commencé à bombarder Marioupol. Ivan, sa petite amie et sa mère se sont cachés dans une maison privée. Peu après, un missile russe s’y est abattu, et le jeune homme et sa famille ont miraculeusement survécu. Ils se sont installés dans un grand abri anti-bombes près du stade Azovstal. Environ 150 habitants de la ville s’y cachaient. Cependant, le 5 avril 2022, l’abri anti-bombes a également échoué : après la frappe, un incendie s’est déclaré et les locaux ont été remplis de fumée. Les civils ont été obligés d’aller dehors en pleine nuit, tandis que les occupants continuaient à bombarder la ville.

Ivan et sa famille cherchaient un abri au bord de la mer. Là, les militaires de la Fédération de Russie les ont dirigés vers la frontière. Selon Illya, le frère d’Ivan, des Tchétchènes ont commencé à le persécuter en chemin, l’accusant d’appartenir à l’armée ukrainienne. « Il s’est laissé pousser la barbe et semble athlétique, même s’il n’a jamais servi nulle part », explique Illya.

Le 9 avril, Ivan, sa mère et sa petite amie ont décidé de franchir la frontière russe, avec l’intention de rejoindre l’Ukraine à travers la Russie, la Géorgie et l’Europe. Mais à la frontière, Ivan a disparu. Séparé de ses proches, il a été convoqué dans l’un des bureaux. Là, ses proches l’ont vu pour la dernière fois.

On est resté sans nouvelles de lui pendant de nombreux mois. Ce n’est qu’à l’automne 2022 que le Ministère russe de la défense a confirmé qu’Ivan Honchar avait été arrêté pour s’être opposé à la soi-disant « opération militaire spéciale ». En février 2023, un prisonnier libéré a déclaré qu’Ivan avait été détenu à Taganrog, en Russie, puis transféré dans la ville de Kamensk-Chakhtinski. Selon un ancien prisonnier avec lequel Illya s’est entretenue, des violences psychologiques et physiques sont exercées à l’encontre des prisonniers. En particulier, à Kamensk-Chakhtinski, ils sont attaqués par des chiens, des pierres leur sont jetées et ils sont attaqués avec un pistolet à impulsion électrique.

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Iryna Horobtsova

Nov 13 2023

Iryna Horobtsova

Date de disparition: le 13 mai 2022

Lieu de disparition: la ville de Kherson

 

Une habitante de Kherson, Iryna Horobtsova, a été enlevée le jour de son anniversaire, le 13 mai 2022. La femme a eu 37 ans. Six soldats russes au visage masqué ont fait irruption dans son appartement et ont commencé à le fouiller. Les parents d’Iryna étaient très effrayés. Sa mère pleurait, les occupants l’ont bloquée dans la cuisine. Après avoir retourné la maison sens dessus dessous, les russes sont partis, ils ont emmené Iryna.

Avant l’occupation, Iryna Horobtsova menait une vie prospère à Kherson : elle travaillait dans une société informatique et faisait aussi des études de psychologue. Elle aimait voyager, faire de la natation et aider les gens. Lorsque les Russes ont occupé la ville, Iryna a conduit au travail les médecins qui vivaient en banlieue et a collecté des fonds pour le centre local de transfusion sanguine. Elle a également participé à des manifestations contre l’occupation et n’a pas hésité à exprimer sa position pro-ukrainienne.

Mme Horobtsova a été enlevée dans l’appartement de ses parents, qui donne sur l’aéroport de Tchornobaïvka. C’est sur cet aérodrome que les Russes ont déployé leur matériel et leur personnel, et les troupes ukrainiennes ont réussi à les détruire à plusieurs reprises. Après une nouvelle frappe efficace, les militaires russes ont commencé à enlever des habitants, les soupçonnant d’avoir ajusté les tirs. L’une des victimes était Iryna Horobtsova.

Le lendemain de son enlèvement, ses parents se sont rendus au centre de détention de Kherson pour donner des vêtements de rechange à leur fille. Cependant, les occupants ne leur ont pas permis de transférer des vêtements ou de la nourriture. Les parents ont essayé tous les jours de rencontrer Iryna, mais en vain. Quelque temps plus tard, le centre de détention a informé que Horobtsova n’était plus là. La femme a été emmenée en Crimée temporairement occupée. Ses parents sont allés la chercher au centre de détention de Simferopol, mais personne n’a voulu leur parler. Les parents ont engagé un avocat en Crimée. Cet avocat a découvert qu’Iryna avait effectivement été emmenée au centre de détention de Simferopol, où ses empreintes digitales ont été relevées. Elle serait apparemment détenue à Sébastopol.

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