Oleksandr Babytch
Oleksandr Babytch
Date de l’enlèvement : le 28 mars 2022
Lieu de l’enlèvement : la ville de Hola Prystan de la région de Kherson
Oleksandr Babytch — maire de la ville de Hola Prystan. Il a été enlevé par les Russes dans la matinée du 28 mars 2022. Une semaine auparavant, il avait renvoyé sa femme et ses deux filles loin de la zone d’occupation, tout en refusant catégoriquement de quitter la communauté. Depuis le début de la grande guerre, Babytch organisait des livraisons de nourriture en provenance des villes et villages voisins, distribuait de l’aide humanitaire et, le soir, avec les habitants motivés de Hola Prystan, patrouillait dans les rues pour lutter contre les pillards. A plusieurs reprises, des manifestations pro-ukrainiennes ont été organisées dans la ville, et Babych y a participé activement. En un peu plus d’un mois de vie sous occupation, le maire a reçu plusieurs menaces à son encontre. Les Russes lui ont lancé un ultimatum, le pressant de coopérer. Enfin, l’homme a été conduit sous escorte au bâtiment du conseil municipal, où il a eu une brève conversation avec un représentant du FSB à huis clos, à la suite de laquelle Babytch a été mis dans un minibus et emporté.
Viktor Marouniak, chef du village de Stara Zburiivka, qui a également été enlevé par des Russes en 2022, évoque les raisons possibles de cet enlèvement : « Babytch a une attitude patriotique. Cela fait longtemps que je le connais, il a toujours été actif à Hola Prystan et a été député du conseil municipal de Hola Prystan pendant plusieurs convocations. Il a participé au Maïdan de 2004 et au démantèlement du monument de Lénine. Après 2014, il a aidé l’armée. Chaque année, des fonds provenant du budget de la ville étaient alloués au soutien de l’armée, et un montant d’un demi-million d’UAH était prévu pour 2022 ».
Depuis plus de deux ans, le maire de Hola Prystan est incarcéré dans le centre de détention n° 2 de Simferopol, en Crimée occupée. Les Russes ne confirment pas officiellement sa détention, ne portent pas plainte et ne lui fournissent pas d’avocat.